First
day Arrivée
à Seattle. Programme chargé en perspective : trouver
un moyen de
locomotion, l’assurer et faire le plein de courses pour partir vers
Vancouver. La
vielle dame des renseignements nous conseille LAKE CITY ROAD pour
trouver une
occaz’. On prend le bus 41 et c’est parti pour 2h30 de marche le long
de cette
grande avenue. Difficile
de trouver notre bonheur. On cherche à la fois un engin
où l’on peut dormir,
manger, ranger nos sacs et accessoirement se déplacer avec.
Après 2h30 de
recherches, celui que l’on croyait être le dernier vendeur de
l’avenue nous dit
qu’il faut encore continuer à pied et que derrière la
colline il y a d’autres
vendeurs. Sans grands espoirs nous continuons… Effectivement,
au loin on découvre un autre car dealer « Magic
Auto ». Comme chez
les autres, on rentre, on tourne, rien. Le vendeur, cheveux longs,
chemise
ouverte, nous demande ce que l’on cherche. Rapides explications, il n’a
pas
l’engin souhaité. Par contre, après nous avoir
présenté plusieurs modèles (1 mini
van, un camping car de la dernière guerre, un corbillard…) il se
souvient qu’un
pote à lui a ce qu’il nous faut. Il passe un coup de fil, nous
attendons avec
doutes l’arrivée de notre engin. Unbilibibal !
Comment le décrire ? Quatre roues (taille maxi), blanc
cassé, deux gros
pots d’échappement et surtout 7 mètres de long ! La
marque : Ford, le
genre : camion de gitans. Date de première mise en
circulation :
1990. Mise
à prix 4200 dollars. “Don’t
worry about
the price guys” qu’il disait le vendeur. Ah
bon, mais il a bien compris ce qu’on veut ? On veut faire 15000Km dans
les
montagnes, dormir dedans, bien voir la route, passer partout… A bien y
réfléchir
faut voir… Faut voir l’engin oui ! Y
a juste un détail (petit), il n’y a que 2 sièges et on
est 3 ; en plus
entre l’habitacle et l’arrière il y a une séparation. Pas
de soucis selon notre super vendeur, on enlève la
séparation et on met un autre
siège. Suffisait de demander ! Cela pourra être fait
demain, pas de mécanique
le dimanche. On prend donc la route, Christophe et moi à
l’arrière, en
direction du magasin du second vendeur. On
s’installe et on commence à négocier le prix. Il veut est
prêt à descendre
jusqu'à 3000 dollars, sans les taxes. Pas question, on a 3000
dollars tout
compris. Roman négocie pendant que je traduis à
Christophe. Au bout de 15
minutes, on tombe d’accord sur 2000 dollars en cash et le reste en CB.
RDV est
pris pour le lendemain pour monter le siège. Nous
retournons chez Magic Auto pour prendre le siège. Notre vendeur
nous sort un siège
de derrière les fagots. En fait il le sort de sa casse, en un
coup de karcher
il est comme neuf. La séparation reste un souci, ni une ni deux,
on demande des
outils et on démonte sur place. Nous
repartons entre euphorie (faut voir la gueule du camion) et
inquiétude (faut
voir la gueule du camion). On
doit maintenant retourner chercher nos sacs à l’hôtel et
trouver un coin pour
passer notre première nuit dans le camion. On se pose au bord de
la mer pour fêter
le véritable début de l’aventure. Bilan : 1 camion,
3sieges et 1 glacière
= 3200 dollars. Manque :
l’assurance, 1 carte, la roue de secours, le siège à
fixer. Demain il fera
jour. Second
jour, levé 7h30, objectif #1, trouver une assurance et la roue
de secours. On
repasse chez Wild West Truck pour voir avec Ron afin qu’il nous monte
le siège.
Il nous envoi chez un de ses mécano, à deux patés
de maison. Le gars nous monte
le siége pendant que Roman va négocier la roue de
secours. Il faut aller la
chercher chez M. Song, à 4 Km de là. Pas de soucis, il
nous déniche une grosse
roue et on l’embarque à l’arrière. Seconde étape,
trouver une assurance. Nous
en avons vu plusieurs sur le chemin. La première n’assure pas
pour moins de 6
mois, la seconde nous demande une adresse dans l’état de
Washington. Il
y a un bureau de poste qui permet d’avoir une adresse postale, mais
pour l’ouvrir
il faut une adresse ici, on se mord la queue… Coup
de téléphone aux familles, on a maintenant une adresse au
Canada, 1 a New York,
mais toujours pas d’adresse ici, sans cela impossible de
s’assurer ! On
va donc suivre les conseils de la nana, rouler SANS assurance,
direction
Vancouver. Après
réflexion on s’arrête avant la frontière, on
passera demain avec ceux qui vont
travailler. Courses
+ camping dans un bled, on attendait la visite du shérif qui est
passé
plusieurs fois devant nous, mais non, il ne viendra pas. Troisième
jour. Objectif #1, trouver une assurance. On passe la frontière
sans encombres,
nous en profitons pour nous nettoyer un peu dans les lavabos du poste. Avec
beaucoup de chance, nous arrivons directement devant le CAA à
l’entrée de
Vancouver. C’est reparti pour un tour, il faut une adresse dans
l’état de la
Colombie Britannique, ainsi que le formulaire #1 des douanes pour
s’assurer. A
priori on devrait pouvoir ouvrir une boite aux lettres facilement, le
formulaire est obtenu facilement auprès des douanes. Il
nous reste maintenant à passer le contrôle technique.
C’est pas vraiment gagné… Tout
est OK sauf la roue avant gauche. C’est elle qui nous fait
échouer l’examen. Et
merde, impossible de s’assurer au Canada. De
plus, nous n’avons que des papiers temporaires, impossible de s’assurer
avec
cela. Christophe
vient d’avoir une idée ! Il faut se faire envoyer les
papiers de l’assurance
chez Wild West Truck. C'est-à-dire se faire domicilier chez eux.
Roman va
téléphoner. Heureusement
ils sont OK. On va maintenant pouvoir s’assurer aux USA. C’est la
charmante
Lynn de Rush Drake qui va nous faire le contrat, mais elle est absente
aujourd’hui,
une journée de plus sans assurance… Jour
suivant. Première douche. Apres une baignade dans la baie de
Vancouver,
direction les jeux d’eaux pour enfants. L’eau est encore plus froide
que dans
la mer, on ne s’attarde pas. Nouvelle
nuit dans le camion. Nous avons essayés de trouver un endroit
calme, un
quartier résidentiel. Vers
2h00 quelqu’un a essayé d’ouvrir le camion. Christophe ne
dormait pas et nous a
réveillé. En fait le mec a essayé tellement fort
d’ouvrir le camion qu’il nous
a tous réveillé. Ne sachant s’il s’agissait des flics ou
d’un simple habitant
qui vérifiait à qui il était, nous n’avons pas
bougés. Coups d’oeils discrets
vers l’avant, impossible de voir à l’arrière. Personne ne
bouge. Quelques trois
longues minutes plus tard, on voit se pointer deux jeunes vers l’avant
du
camion. L’un s’approche et sort un tournevis pour attaquer la porte
coté
conducteur. Christophe s’étonne « mais il essaye de
forcer la portière ! ».
Alors j’ai gueulé mes meilleures insultes en anglais. Quatre
mecs se sont mis à
courir comme des fous. Les petits cons, s’attaquer à notre
camion. Les rues
sont plus sures la nuit grâce à nous, et dire que c’est
illégal de dormir comme
cela. Objectif
de cette nouvelle journée, toujours et encore régler le
problème de assurance. Je
repasse un coup de fil Lynn de Rush Drake. C’est OK maintenant, pour
500
dollars elle va nous assurer. On trouve une âme charitable pour
recevoir un fax
de confirmation, le signons, mais impossible de les renvoyer de chez
eux. Nous devons
trouver une poste pour renvoyer les papiers, encore une heure à
tourner. Mais après
confirmation, ça y est, nous sommes assurés ! Direction
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